

LES PATHOLOGIES CARDIAQUES
TABAGISME
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Le tabagisme favorise :
• l'abaissement du taux d'HDL-cholestérol (High Density Lipoprotein), facilitant le développement des lésions athéroscléreuses ;
• la majoration du risque thrombotique lié à l'augmentation de l'agrégation plaquettaire, du taux de fibrinogène et de la viscosité sanguine (augmentation des éléments figurés du sang) ;
• l'altération de la vasomotricité artérielle endothélium-dépendante expliquant la fréquence des manifestations de spasme coronarien ;
• une concentration importante de CO circulant, nuisant au transport normal de l'oxygène par l'hémoglobine.
La nicotine n'a pas de rôle spécifique dans les complications cardiovasculaires du tabagisme. Elle est essentiellement responsable de la dépendance. Ses effets hémodynamiques se limitent à des modifications mineures de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle systolique par stimulation adrénergique. Présents pour les niveaux de nicotinémie induits par la combustion d'une cigarette, ces effets sont totalement absents pour les taux obtenus avec les substituts nicotiniques quelles que soient la dose et la voie d'administration.
Dans l'étude Interheart, le tabagisme est le deuxième facteur de risque d'IDM, juste derrière les dyslipidémies. Celle-ci confirme que :
• le risque d'infarctus du myocarde est proportionnel à la consommation, mais il n'y a pas de seuil de consommation au-dessous duquel le tabagisme soit dénué de risque. Les mécanismes en cause sont sensibles à des niveaux très faibles d'exposition avec un effet-dose non linéaire ;
• le risque est le même quel que soit le type de tabagisme (cigarettes avec ou sans filtre, pipe, cigare, narguilé, tabac à mâcher, etc.) ;
• la part attribuable au tabagisme dans la survenue d'un IDM est d'autant plus importante que les sujets sont jeunes. C'est le facteur essentiel et souvent isolé des accidents coronariens aigus des sujets jeunes ;
• le risque d'IDM concerne également le tabagisme passif, avec une augmentation de 24 % du risque pour une exposition de 1 à 7 heures/semaine et de 62 % pour une exposition de plus de 22 heures/semaine.
Par ailleurs, à côté des complications coronariennes, le tabagisme joue un rôle majeur dans la survenue et l'évolution de l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs : 90 % des patients ayant cette localisation athérosclérose sont fumeurs. Le risque de développer un anévrisme de l'aorte abdominale est significativement augmenté chez les fumeurs.
Enfin, les études épidémiologiques montrent une corrélation entre la consommation de tabac et le risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) aussi bien chez l'homme que chez la femme.
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Source: Société française de cardiologie